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Manifestation soignant Athènes

Des centaines de médecins et personnels soignants ont manifesté ce mardi 7 avril devant les hôpitaux de Grèce pour dénoncer « les mauvaises conditions » de travail et le manque d’effectifs et d’équipement dans le secteur public hospitalier à l’heure du nouveau coronavirus.

Les médecins et soignants de Grèce ont choisi la Journée mondiale de la Santé du 7 avril pour crier leur colère et faire part de leurs doléances, notamment en cette période de crise sanitaire due à l’épidémie de coronavirus.

Devant le grand hôpital d’Evangelismos en plein centre d’Athènes, les manifestants visages couverts de masques, brandissaient des pancartes réclamant « des embauches », « des tests » de dépistage et du « matériel hospitalier ».

« Vous ne nous avez vus que lorsqu’on a couvert nos visages », proclamait une affiche des syndicats, illustrée par une image de médecins aux visages couverts de masques pour cause de Covid-19.

Des policiers ont tenté d’entrer dans la cour de l’hôpital Evangelismos, où le rassemblement avait lieu, avant d’être repoussés par des manifestants et contraints de quitter les lieux, a constaté un photographe de l’AFP.

A Thessalonique (nord), la deuxième métropole de Grèce, ou à Larissa (centre), des banderoles ont été déployées par les manifestants devant l’entrée des hôpitaux réclamant la solidarité des citoyens.

« Les bouches couvertes (de masques) ont une voix », « Nous luttons avec vous, protestez avec nous », pouvait-on lire sur des pancartes.

« Nous réclamons des embauches de médecins dans les hôpitaux et du personnel soignant ainsi que la réquisition des unités des soins intensifs des cliniques privées pour faire face aux lacunes du secteur public » en cette période, a indiqué à l’AFP Despina Tossonidou, radiologiste et présidente du syndicat des médecins de l’hôpital de Voula, dans la banlieue sud d’Athènes.

« Secteur public anéanti »

« Pendant la crise, le secteur privé a été appelé à remplacer un secteur public anéanti », explique Magda Nalbadoudi, assistante radiologue, avec une expérience de 19 ans dans le privé.

« Mais actuellement ce sont des hôpitaux démunis qui sont appelés à gérer la crise sanitaire. Le privé, basé surtout sur le profit, n’a pas d’expérience dans des situations extraordinaires », souligne cette spécialiste.

Les syndicats hospitaliers réclament aussi des tests de dépistage de Covid-19 dans les hôpitaux.

« La majorité des tests sont actuellement effectués dans les hôpitaux privés à des coûts allant de 150 à 300 euros », dénonce Despina Tossonidou.

Moins affecté par le nouveau coronavirus que d’autres pays d’Europe, la Grèce déplore à ce jour 81 morts et 1.755 cas.